• Adieu, Madame Girardot !

    Le 28 février 2011, la grande actrice, Annie Girardot, nous as quittés...

    Ses obsèques avaient lieu à l'église St Roch à Paris, ce vendredi 4 mars 2011.

    Mais... pour qui?

    Arrivée juste après l'entrée du corps dans l'église, ce vendredi 4 mars 2011 à 10h30, je m'étonne de ne pas trouver une foule immense. Certes, il y a du monde, mais pas tant que je l'aurais pensé.

    Ce matin ensoleillé et froid nous rassemble devant l'église St Roch à Paris pour honorer l'immense actrice qu'a été Annie Girardot. Nous sommes recueillis devant une porte qui vient de se refermer sur l'aristocratie du showbiz, préalablement entrée dans ce lieu de prière.

    Bientôt se font entendre des commentaires  : "Tout de même, ils auraient pu prévoir des haut-parleurs ou des écrans pour qu'on puisse suivre la cérémonie..."

    Eh oui, comme d'habitude, les manants sont priés de rester dehors dans le froid ; ils peuvent supputer le temps que durera la cérémonie, là-bas, à l'intérieur... Les aristos sont aux premières loges, eux, et les autres... n'avaient qu'à "bien naître"...

    Que pense la Grande Annie de cette ségrégation, elle, si proche et si vraie?
    Que pense-t-elle en cet instant où elle est honorée de belles paroles à l'intérieur, tandis que son public qui l'applaudit dès qu'il le peut, est aujourd'hui dehors, au froid, sans voir ni entendre...?

    Ajoutons que les journalistes et photographes sont logés, semble-t-il, à la même enseigne que les manants, ou presque : des caméras de TF1 ou de M6 sont là. Nous ne savons s'il y a d'autres chaînes présentes ici, dans la rue, juste derrière les barrières.

    Toujours est-il qu'au moments les plus importants, nos amis journalistes se hissent sur des escabeaux, formant une haie compacte et surélevée, tandis qu'ils font leur travail. Et nous, pauvres plébéiens, nous nous tortillons pour tenter de capter un petit interstice entre eux, interstice improbable dans cette haie compacte, petit trou, tout petit espace qui permettra d'apercevoir, peut-être..., le précieux cercueil lorsqu'il sera emmené vers le Cimetière du Père-Lachaise pour y être inhumé.

    Soudain, une toute gentille dame, debout à côté de moi dans cette foule, me désigne un "entre-deux paires de jambes journalistiques" pour que je tente d'y apercevoir quelque chose de ce qui se passe de l'autre côté de la rue, devant l'église.

    Je me baisse, et je vois... Mon émotion est grande quand passe... la Grande Annie...

    Me redressant, je m'inquiète de savoir si la gentille dame a pu voir quelque chose. Je comprends qu'elle a peu vu mais que "ce n'est pas important..."

    Qu'elle soit remerciée chaudement de sa générosité pour moi, pour qui elle a jugé, sans doute, que, déjà malvoyante, il n'était pas juste que, en outre, je soie privée de l'émotion qui m'attendait ici.

    Merci Madame ! 


    Tags Tags : , , ,