• Elections à la basse-cour

    Un joli poème tout d'alexandrins un peu tirés par le vers parfois, mais... c'est une tirade d'aujourd'hui, pour rire un peu !

    Bientôt, je pourrai vous en dire l'auteur, dès que je le saurai...

    Élections à la basse-cour

    Voilà plus de quatre ans qu’un coq en rien gaulois
    Gouvernait sans partage et imposait sa loi.
    Nombre de volatiles n’osait le contredire
    Bien qu’il fût bas sur pattes, c’est le moins qu’on puisse dire.
    D’origine hongroise, ce coq trop agité
    Ne laissait à personne le soin de décider.
    Oui mais dans quelques mois il faudrait bien choisir
    Un chef pour la basse-cour. Qui allait-on élire ?
    « On ne veut plus du coq, il nous a affamés
    Gardant le blé pour lui et pour tous ses poulets »
    Disaient les pensionnaires de notre basse-cour.
    « Voyons un peu pour qui voter au premier tour.»
    Trouver un prétendant n’était pas chose aisée,
    On le voulait plus grand, pas trop mou et racé.
    Une faisane royale aux dernières élections
    Avait perdu des plumes dans cette confrontation,
    D’ailleurs perdu aussi la confiance de ses potes
    Qui cherchaient quelqu’un d’autre pour battre le despote.
    Un jars avait la cote, vieux mâle grisonnant ;
    Dominer et niquer, tel était son passe-temps.
    Partout, dans chaque recoin, on le voyait le soir
    Sauter toutes les oies, qu’elles soient blanches ou noires.
    « Pas question de le prendre, il pense trop à la chose.
    Qu’il aille se faire soigner, que nos oies se reposent ! »
    Clamait un fier dindon venu droit de Hollande
    Qui jurait d’exaucer jusqu’aux moindres demandes.
    Il avait réussi à se débarrasser
    D’une grosse dinde chti qui voulait s’imposer
    En cherchant le soutien des poules et des faisanes
    Par l’interdit des œufs de plus de trente-cinq grammes.
    Ce Dindon courtisait une cane colvert.
    Migratrice, elle venait d’un pays où l’hiver
    Est plus rude qu’en France et pour son grand bonheur
    Avait mis hors combat un pigeon voyageur.
    Au demeurant jolie, elle jugeait qu’il fallait
    Pour pouvoir l’emporter promettre aux poulets
    Nourriture plus saine, une vie plus aisée,
    Maïs sans OGM et blé labellisé.
    Le Dindon disait oui mais en réalité
    C’était juste pour lui prendre les voix qu’il convoitait.
    Et pour tout perturber, voila qu’un vieux poulet
    Qui avait trépassé, était ressuscité.
    Prétextant qu’il avait ainsi côtoyé Dieu,
    La place de dirigeant, il appelait de ses voeux.
    Ajoutez à ceux là une sorte de poule d’eau,
    Une espèce marine qui parlait fort et haut
    Et voulait Allah porte de son beau poulailler
    Mettre ces poules cou nu qui avaient immigré.
    « Elles viennent nous envahir et manger notre blé
    Si on les laisse faire, nos cous elles vont plumer.
    Renvoyons-les chez elles à coups de pieds aux culs ! »
    Tels étaient les propos de notre gallinule.
    Il y en aura bien d’autres d’ici les élections.
    Candidats qui voudront susciter des passions,
    Des paons et des canards essayant de faire croire
    Que dans la basse-cour il faut reprendre espoir,
    Que le bonheur est là, juste à portée de patte.
    Vous y croyez vraiment ? Mais que vous êtes tartes !


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